Beaucoup de gens cherchent la Vérité, celle qui permet de tout comprendre. Mais comprendre quoi au juste ? La vie ? Le sens de la vie ? Son origine ? Alors certains se mettent en quête, cherchent des réponses. Certains trouvent des réponses, du moins le pensent-ils. A partir d'elles, ils vont commencer à agir en fonction de ce qu'ils pensent être la Vérité. Ils érigent des dogmes, des règles, ce qu'il ne faut pas faire et ce qu'il faut faire. La vie prend alors du sens en fonction du postulat qui est posé à la base. On entre dans un système de pensée avec cadre, etc. La vie trouve son origine et son but. Du moins, c'est ce qu'ils pensent.
Mais voilà, d'autres personnes arrivent et disent qu'ils ont aussi la Vérité. Manque de bol, elle est différente de celle détenue par d'autres groupes. A partir de là, commence le conflit, la confrontation. Chacun possède la Vérité, son système de croyances et de pensées bien ficelé, et pourtant elle n'est pas identique. La Vérité peut alors devenir enjeu de pouvoir en fonction des personnes qui y adhèrent.
Et s'il n'y avait pas de Vérité. Et si ce n'était que la construction d'un concept en réponse à nos questions existentielles ? Peut-être que la vie n'a pas de sens et qu'elle est, tout simplement. Peut-être que la vie est le fruit d'un hasard ou le résultat d'un processus complexe sans pour autant avoir été prédéterminée ? Peut-être que la vie n'a pas été créée, mais a toujours été, sous une forme ou sous une autre ? Et même si elle a été créée par un créateur, d'où vient le créateur ?
On peut se poser longtemps de telles questions sans jamais vraiment trouver de réponses. Ou alors on s'invente des histoires pour se rassurer. Ou alors on ne fait rien et on se contente de vivre. On regarde autrui et on cherche à comprendre comment vivre en harmonie tous ensemble. On devient attentif aussi à son propre univers intérieur et on développe une nouvelle écoute de soi, tout en se détachant de nos constructions mentales. On peut voir alors qu'il n'y a pas une Vérité, mais des vérités propres à chacun et que celles-ci peuvent engendrer beaucoup de tensions. On peut quitter la quête de la Vérité et voir la subjectivité des vérités et aller vers le respect et la tolérance. Qu'importe de connaître l'origine de la vie et son but, si c'est finalement pour ne pas parvenir à cohabiter ensemble. Peut-être que l'apprentissage de la vie, de vivre en harmonie avec soi et les autres, est plus utile que de savoir d'où on vient.
Il me semble que Socrate disait : "Je sais que je ne sais pas". Pourquoi ne pas se contenter de ne pas savoir ?