Le réchauffement climatique qui se déroule en ce moment, nous ramène à la réalité de l’impermanence des choses. Pendant longtemps, l’humain a cru que sa planète avait des ressources infinies. On épuisait une ressource à un endroit et on allait ailleurs pour continuer l’exploitation. Finalement, il n’y avait pas de vue à long terme. Comment aurait-il pu en être autrement d’ailleurs ?
Ce que je trouve intéressant, c’est que notre situation actuelle provient, entre autres, du fait que l’humain se laisse dominer par ses envies (désirs de possession, de domination, de confort à outrance) et confond ce qui est impermanent avec ce qui est permanent. Le Sâmkhya et le Yoga définissent l’ignorance comme une confusion entre ce qui est permanent et impermanent. On prend ce qui est impermanent pour quelque chose de permanent et inversement. De plus, le Yoga et le Sâmkhya nous expliquent ce qui se passe lorsqu’on se laisse aller à nos envies, nos projections mentales, etc. Ils nous expliquent aussi comment en sortir. Ca fait depuis des milliers d’années que le problème du comportement humain est connu. Mais, jusqu’à présent, ce comportement ne mettait pas en péril la totalité de l’espèce ou plutôt devrais-je, des espèces vivantes sur Terre. Le réchauffement climatique nous ramène vers quelque chose d’essentiel, mais aussi vers un profond questionnement sur notre mode de vie. Ca nous pousse à nous interroger sur nous-mêmes, sur nos fonctionnements profonds. Car l’avenir nous annonce un profond changement de mode de vie. Il va falloir apprendre à reconnaître ce qui est impermanent, aller vers l’essentiel, afin de créer littéralement un nouveau mode de vie, respectueux de son environnement. Mais ceci ne pourra réellement être efficace que si on parvient à comprendre profondément les mécanismes qui nous animent. Car n’est-ce pas notre volonté d’avoir toujours plus qui a créé en grande partie un déréglement climatique ? Un comportement qui crée encore plus de tensions et de confusion dans le monde ?
Prendre conscience de l’impermanence de notre planète, c’est prendre conscience de notre mortalité, de l'importance du vivant et de l’équilibre de la nature. C’est prendre conscience que les merveilles de la nature ne sont pas immuables et qu’elles méritent non seulement du respect, mais aussi toute notre attention pour les préserver. Peut-être qu’en voyant concrétement l’impermanence de notre monde par le biais du déréglement climatique, nous fera prendre conscience de l’essentiel et devenir humble et respectueux face au miracle de la vie.
