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1 décembre 2007 6 01 /12 /décembre /2007 10:43

Dans la vie quotidienne, on est continuellement assailli par nos propres projections mentales qui entrent en conflit avec les événements que l'on rencontre. Lorsqu'on se fixe un objectif, qu'on se projette même à court terme et que les choses ne se déroulent pas comme on le pensait, alors on est face à une certaine frustration, manifestation d'une certaine rigidité. Notre culture met en avant l'individualité, l'affirmation de notre individualité. Lorsqu'on a une idée en tête, revenir sur celle-ci, se remettre en question, est plutôt perçu comme une faiblesse. Il suffit de voir les débats politiques où personne ne se remet en cause et ne cède du terrain. Même dans une simple conversation entre individus, il est difficile de venir à discuter très ouvertement sans heurter les sensibilités.
Sans rester dans la situation de communication, au jour le jour, les événements nous apportent notre lot de frustration, parce qu'ils entrent souvent en conflit avec nos projections. Ainsi, simplement une journée qui ne se déroule pas comme on l'avait prévue, peut devenir une vraie source de mauvais moments et d'agacements. Petit à petit, on gaspille son énergie dans de petits détails. On s'énerve vis à vis de choses qui ne dépendent pas de notre volonté. Mais si on ne peut pas changer les événements, par contre, il est toujours possible d'influencer notre réaction par rapport à eux, de rester maître de soi. Pour cela, il faut être capable de faire preuve d'une véritable souplesse mentale et émotionnelle, de développer une certaine forme d'adaptabilité.
Cependant, notre culture met tellement en avant la satisfaction immédiate de nos désirs, l'affirmation de notre volonté égotique, qu'il est difficile au départ de rompre avec nos projections et d'aller vers une nouvelle attitude. Naturellement, il ne s'agit pas non plus d'aller vers une autre extrême et de tout accepter. Certaines choses sont inacceptables et il est important de savoir préserver son individualité. Avec le discernement, il est possible de faire la différence entre ce qui fait réellement partie de nos besoins profonds et de ce qui relève de nos projections mentales. En adoptant une attitude plus souple, il est possible de préserver une certaine sérénité et un dynamisme nécessaires pour faire face aux situations quotidiennes. C'est savoir prendre du recul par rapport aux choses, accepter les situations, afin de pouvoir trouver l'énergie nécessaire à notre équilibre intérieur. Il faut donc quitter la crispation mentale et aller vers une véritable souplesse intérieure. Finalement, très simplement savoir faire la part des choses. Ainsi il est possible de quitter une certaine attitude d'acharnement vis à vis de situations bloquées, d'accepter les choses,  pas pour entrer dans le fatalisme, mais au contraire libérer l'énergie nécessaire afin d'aller vers quelque chose de neuf. Ceci demande de quitter notre sécurité illusoire de nos projections mentales pour aller à la rencontre d'une vie pleine et assumée.

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commentaires

T
<br /> Salut Yog,<br /> <br /> <br /> J'ai pas grands choses à dire en commentaire à cet article. Bien souvent quand on est en accord total avec ce qui est dit de la bouche d'une autre personne, on se tait et on acquiesse. Je me tais<br /> et je m'acquiesse. Mais j'aimerais discuter avec toi par mail, si cela ne te dérange pas. Je suis intrigué par la personne que tu es.<br /> <br /> <br /> En espérant que tu lises ce commentaire, je te dis à bientôt.<br />
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Y
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> merci pour le commentaire, même si j'y réponds bien tardivement.<br /> <br /> <br /> Au plaisir de te parler bientôt par mail,<br /> <br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> <br /> Yog<br /> <br /> <br /> <br />
Y
Bonjour Salma,c'est toujours un plaisir de te lire.Pour le discernement, j'entends cette capacité intérieure à faire la différence entre ce qui provient de notre mental, les projections, et ce qui provient d'un mouvement intérieur plus profond. Il ne s'agit donc pas, à mon avis, de mentaliser plus, mais au contraire faire agir (ou laisser agir) une partie de nous qui se situe bien en-dehors de notre mental. Le discernement prend alors plus la tournure d'une substance non-mentale.Cela dit, le mental n'est pas un mal en soi. Je crois qu'on diabolise beaucoup trop le mental, alors que c'est un outil très important. La seule chose, c'est qu'il ne doit pas prendre toute la place et nous couper du reste des éléments qui nous composent.Naturellement, lorsque je parle du discernement, j'ai en tête la tradition yoguique avec le Témoin-observateur. C'est prendre du recul par rapport à nos mouvements conditionnés afin d'avoir une vision plus large.Au mot soumission, je préfère le terme d'acceptation. Je suis bien d'accord avec toi lorsque tu parles d'une attitude mentale qui nous permet d'accepter les choses telles qu'elles sont, accepter ce qui est. Par contre, je pense qu'il n'est pas nécessaire d'associer cette acceptation à une soumission à une puissance supérieure. Si le discernement te parait trop dans la mentalisation, la soumission me parait trop dans le dévotionnel. Ceci s'explique sûrement à nouveau par ma pratique du yoga qui vise "kaivalya", la libération et donc non pas la soumission. Ishvara-pranidhana dans Patanjali, se réfère non pas à un acte dévotionnel vis à vis d'un être supérieur, mais la mise en place d'une certaine foi en ce qui est, peut-être même en ce qui n'est pas encore visible. Mais Patanjali donne d'autres outils comme le discernement, l'étude de soi, etc. Alors c'est vrai que peut-être la différence est mince entre le principe d'ishvara-pranidhana et tawakkul. Cela dit, il faut rester prudent avec cette idée de soumission, car si je conçois qu'on puisse accepter la Réalité, je pense qu'il ne faudrait pas détourner le principe de soumission de son but. Une certaine forme de rebellion intérieure peut être nécessaire afin de ne pas accepter l'inacceptable. Car, dans une attitude d'acceptation trop radicale, c'est ouvrir la porte à pas mal de dérives. De plus, si je prends la tradition indienne, le point de départ est le refus de la souffrance, donc la non-acceptation de notre condition humaine souffrante pour tendre vers un état libre de toutes souffrances.En tout cas, je crois bien que malgré nos expressions différentes et après avoir déjà plusieurs fois le plaisir de discuter avec toi, on se rejoint sur le fond. Merci Salma pour tes commentaires constructifs.Amicalement,Yog
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S
desolee pour le double envoi, je pensais que la publication du commentaire n'avait pas marche alors je l'ai refait.Je voulais faire un petit ajout au commentaire precedent. Certains objecterons probablement qu'il est difficile de s'en remettre a la volonte de Dieu si l'on ne croit pas en Dieu. Remarque legitime.Mais force est de constater qu'il existe un pouvoir qui fait advenir les situations, qui parfois rend tous nos projets faciles, va dans leur sens, et qui parfois au contraire multiplie les obstacles et nous fait echouer malgre toute notre determination. Cela ne pose-t-il pas question ?Certains appellent cela le hasard. Soit. Mais en tous cas, nous sommes bien obliges de nous y soumettre quand meme. Si le metro s'arrete entre deux stations, que ce soit par hasard ou par la volonte de Dieu, dans les deux cas nous ne pouvons rien y changer.Donc, dans le "tawakkul" dont je parlais precedemment, ce qui compte n'est pas tant a QUEL pouvoir l'on se soumet (Dieu ? le hasard? ) que la posture interieure en elle-meme: l'acceptation, le lacher-prise... la soumission.Ce mot est tres negativement connote dans notre societe occidentale qui fait tout pour nourrir l'ego... et accumule tensions et depressions. La soumission a un pouvoir absolu (dont on ne peut contester l'existence) loin d'etre un signe de faiblesse est au contraire, la voie vers la serenite. L'oiseau n'essaie pas de nager, le poisson n'essaie pas de voler. Ils se soumettent aux lois de leur nature et, en cela-meme, la realisent pleinement. L'humain lui accepte mal de voir ses projets contraries : arrogance. Et il cherche sans relache la serenite dans des faux-semblants: errance. Devant la soumission des humbles qui, jusque dans le malheur, rayonnent de reconnaissance, il affiche un souverain mepris : erreur.La soumission ne nous humilie pas mais au contraire nous grandit car seul l'homme soumis rejoint sa juste place et peut donc l'occuper pleinement.Au plaisir de vous lire. . . Salma
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S
bonjour yog,tu ecris: "Avec le discernement, il est possible de faire la différence entre ce qui fait réellement partie de nos besoins profonds et de ce qui relève de nos projections mentales."C'est un projet louable mais difficile dans le sens ou il nous amene a mentaliser encore plus notre fonctionnement, qui l'etait deja, sinon nous n'aurions pas d'attentes. Pour ma part, je trouve tellement plus facile, pour parvenir au meme resultat, de s'en remettre a une Volonte suprieure a la notre et qui nous depasse. En islam cela s'appelle le "Tawakkul", designant la posture spirituelle de celui qui s'en remet pleinement et entierement a Dieu dans une totale confiance, acceptant a priori que l'on ne peut se soustraire a ce qui nous arrive. Le tawakkul soulage instantanement de cette tension et de ces frustrations dont tu parles dans ton article et il a pour consequence la senstion de se laisser porter, comme un chaton se laisse porter par le cou, ou encore comme une brindille qui se laisse porter par les flots: en toute confiance, sans efforts, sans remise en question. Par consequent nous arretons d'evaluer ce qui nous arrive ou ce que nous aurions souhaite (fallait il le souhaiter ? aurais je du souhaiter autre chose ? etc, etc . . . tout cela est bcp trop mental) mais nous acceptons tout simplement ce qui EST dans un mouvement unique de lacher prise qui nous libere de la pensee dans sa dimension nefaste.Je demeure convaincue que seule la pleine acceptation d'une Volonte, o combien plus puissante que la notre, est le (seul ?, oui, pour moi, le seul) chemin vers la serenite.A bientot de te lire.Salma
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S
bonjour yog,tu ecris: "Avec le discernement, il est possible de faire la différence entre ce qui fait réellement partie de nos besoins profonds et de ce qui relève de nos projections mentales."C'est un projet louable mais difficile dans le sens ou il nous amene a mentaliser encore plus notre fonctionnement, qui l'etait deja, sinon nous n'aurions pas d'attentes. Pour ma part, je trouve tellement plus facile, pour parvenir au meme resultat, de s'en remettre a une Volonte suprieure a la notre et qui nous depasse. En islam cela s'appelle le "Tawakkul", designant la posture spirituelle de celui qui s'en remet pleinement et entierement a Dieu dans une totale confiance, acceptant a priori que l'on ne peut se soustraire a ce qui nous arrive. Le tawakkul soulage instantanement de cette tension et de ces frustrations dont tu parles dans ton article et il a pour consequence la senstion de se laisser porter, comme un chaton se laisse porter par le cou, ou encore comme une brindille qui se laisse porter par les flots: en toute confiance, sans efforts, sans remise en question. Par consequent nous arretons d'evaluer ce qui nous arrive ou ce que nous aurions souhaite (fallait il le souhaiter ? aurais je du souhaiter autre chose ? etc, etc . . . tout cela est bcp trop mental) mais nous acceptons tout simplement ce qui EST dans un mouvement unique de lacher prise qui nous libere de la pensee dans sa dimension nefaste.Je demeure convaincue que seule la pleine acceptation d'une Volonte, o combien plus puissante que la notre, est le (seul ?, oui, pour moi, le seul) chemin vers la serenite.A bientot de te lire.Salma
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