Les pratiquants de la méditation font l'éloge du silence. Mais ce mot fait souvent peur. Le silence nous amène dans notre culture à la mort et aussi, dans un ton plus léger, au silence demandé par le maître d'école. Le silence est vu alors comme quelque chose de paralysant. Mais de quel silence parle-t-on ?
L'inverse du silence est le bruit. Dans ce cas précis, le bruit renvoie à notre discours intérieur. Il suffit de se regarder un peu pour entendre continuellement notre mental nous parler. On voit une fleur, on met tout de suite des mots "Oh quelle belle fleur !". Même dans notre sommeil, le bruit continue avec nos rêves. Quand goûte-t-on réellement le silence intérieur ?
Le méditant, dans son assise, cherche, ou plutôt, attend le silence. Il attent que la conscience se coupe de notre discours intérieur. Il reste là, immobile, attentif. La méditation n'est pas douce rêverie, mais plutôt une attention soutenue mais détendue. Un subtil équilibre à trouver. Au début, ce silence fait peur et dès qu'il pointe le bout de son nez, rapidement on revient à notre discours mental. Difficile de perdre ainsi une habitude quasi-permanente en nous. Puis progressivement, le méditant reste immobile et laisser venir à lui ce silence. Le vide, tant redouté, est uniquement consituté d'absence de pensées. L'attention est là, présente. Une nouvelle conscience apparait. Elle sort du champ du mental. Le méditant devient observateur.
